La navigation à vapeur sur le Léman est surtout connue grâce à la magnifique flotte belle époque des bateaux à aubes conservés et entretenus par la CGN . L’utilisation de la vapeur l’est beaucoup moins concernant la navigation de plaisance avec propulsion par hélices. Lors des expositions organisées par EVIAN MODELISME les visiteurs sont souvent surpris que de tels bateaux aient sillonné les eaux de notre beau lac Le premier vapeur à hélice naviguant sur le Léman a été construit en 1836-1837 par le chantier A Normand au Havre. Ce type de yacht connaîtra son apogée entre les années 1870 à 1900 avec la création de la Société Nautique de Genève en 1872 (SNG). Durant cette période la SNG à compté pas moins de 44 de ces bateaux inscrits sur ses listes , 5 ou 6 unités naviguaient aussi dans les eaux du Haut Lac.
Aujourd’hui il n’en reste plus que 2 : La Peccadille ex Sévillana en cours de restauration et la Walkyrie ( à l’époque propriété de G. Eiffel) que l’on peut croiser sur le lac. A l’époque les propriétaires fortunés de ces yachts : industriels , négociants coloniaux, diplomates, banquiers, aristocrates de différentes nationalités ont contribué à développer toute une vie mondaine lacustre à bord de ceux-ci et dans leur résidences lémaniques. Chaque années , à la belle saison ils participaient aux nombreuses fêtes nautiques , rencontres et régates amicales organisées sur le Léman

La Dranse II (photo fondation Ripaille Thonon)
La Grande Guerre qui transformera radicalement l’ordre mondial et la société mettra fin à toute cette activité sur le lac . Le petit nombre de ces yachts de plaisance qui existait encore en 1920 sera démoli ou transformé pour quelque uns avant leurs démolitions dans les années 1950 1970. Avec les avancées de la révolution industrielle qu’a connu le 19ième siècle, l’architecture de ces élégants bateaux a évidemment évoluée quelles que soient leurs dimensions et leur mode de construction . Curieusement , ils avaient tous un point commun, le poste de pilotage était à l’air libre.

Poste de pilotage de la Dranse II (photo fondation Ripaille Thonon)
Leur conception était confiée à des architectes et des chantiers navals de renoms et de tous horizons :
Français : Oriolle à Nantes , Le Normand au Havre, Schindler Frères à Paris
Suisse : Escher et Wyss à Zurich, CGN à Ouchy
Anglais : Thornicroft , Yarrow et Cie à Londres
USA : Ward et Stanton à New York
pour n’en citer que quelque uns.
L’acheminement jusqu’au Léman était à lui seul un vrai défi logistique, technique et humain : par exemple Minnehaha (18,30ml,20 tonnes) construit en 1875 à New York a été chargé et transporté à bord d’un transatlantique jusqu’au Havre puis a traversé la France en train vers la Suisse voisine.
Intéressé par la place tenue par ces magnifiques vapeurs à hélice dans l’histoire de la navigation sur le Léman, par l’architecture variée et moderne de ces bateaux , au gré de mes lectures et recherches j’ai pu rassembler parfois de maigres documents mais suffisamment pour me lancer dans la construction de maquettes les plus fidèles possible de 5 de ces yachts sur une période d’environ 5 à 6 années.
Ce sont les modèles de :
Sevillana construit sur la base d’un vedette rapide lance torpilles de la marine britannique.

S E V I L L A N A: Propriété de M. Henry SAY. Construit en 1897 par J. Thornycroft et Cie à Londres (Shiswick) sur la base d’un torpilleur rapide de la marine britannique, pouvait atteindre la vitesse sur l’eau de 41 km/h, vitesse très rapide pour l’époque. Ce bateau est l’un des deux qui existe toujours sous le nom de « La Pecadille », il est actuellement en cours de restauration. Coque : fer Longueur 23 ml
Gitana II au lignes superbes taillé pour la vitesse.

G I T A N A II La baronne A. de Rothschild, après avoir vendu GITANA I, fit construire GITANA II par le chantier A. Normand au Havre en 1898. Gitana II battra le record de Sevillana à la vitesse de 48 km/h (26 nœuds) ce qui constituera un record absolu de vitesse sur l’eau à cette époque. Ce bateau, après avoir eu plusieurs propriétaires, sera démoli au début des années 50. Coque : acier – Longueur : 37,50 ml – Poids: 60,900 t.- Puissance du moteur à vapeur : 1600 Ch.
Saint Frusquin qui ressemblait à une goélette des mers du sud.

SAINT-FRUSQUIN Propriété de Daniel Fitzgerald Pakenham Barton, citoyen britannique d’origine écossaise. A été construit par la société Escher Wyss & Cie en 1883. Le montage se fit au chantier CGN de Morges où il fut démoli en 1906 et vendu (Matériaux Machine Chaudière). Le Saint-Frusquin est représenté sur une peinture du peintre François Bocion qui se trouve au musée Jenish de Vevey. Coque : Fer – Longueur : 33,50 ml – Poids: 204 t. – Puissance du moteur à vapeur : 250 Ch.
Dranse II « navire amiral« à la silhouette gracieuse et imposante ( Les plans et photos ont été fourni à Evian Modélisme par la Fondation Ripaille pour la réalisation du modèle).

La DRANSE II Plus grand et sans doute le plus beau yacht du Léman, la Dranse II a été construit en 1907 par la société Escher Wyss & Co sur commande de M.Frédéric Engel Gros par ailleurs propriétaire du Domaine du Château de Ripaille à Thonon-les-Bains. La Dranse II sera mise à disposition des autorités de Thonon par M. Engel-Gros pour conduire M. Fallières (Président de la République) de THONON à EVIAN à l’occasion de sa visite en octobre 1908. Ce bateau sera transformé pour le transport de passagers après la première guerre mondiale sous le nom de l,ARIANE jusqu’à la fin des années 30, il sera démoli en 1975 au chantier naval MARTIN à Tourronde. Coque : Fer – Longueur : 37,50 ml – Largeur : 5,20 ml – Vitesse normale: 24 km/h – Tonnage : 200 tonneaux – Motorisation à vapeur : 2 x 250 CV
et Caprice petite unité atypique de 18,60 ml tout de même qui a connu 3 lacs.

CAPRICE Ce bateau fut le premier yacht à vapeur construit en 1875 par la société ESCHER WYSS et Cie de Zurich pour le Léman. Après avoir eu plusieurs propriétaires et après un court passage de un an sur le lac de Bienne, il sera racheté par la Société de Navigation du lac de Joux où il assurera le transport public de passagers de 1889 à 1912. Après sa vente, on ignore ce qu’il est devenu. Coque : Fer- Longueur : 18,60 ml – Largeur : 2,80 ml – Motorisation à vapeur : 50 CV
Ma motivation de modéliste naval amateur m’a aussi été dictée par le fait qu’il existe très peu de maquettes de ces bateaux voir pas du tout pour certains ce qui en fait des objets uniques et évidemment critiquables . Mais il ne s’agit que de contreplaqué , balsa , plaquage de hêtre , jonc laiton , ficelle , colle , peinture , beaucoup d’heures et beaucoup de plaisir et tout peut être refabriqué .
Jean Marc Tournier (membre actif Evian Modélisme)
Avis de recherches pour Jean Marc Tournier
A toutes personnes qui pourraient me renseigner ou qui disposeraient de documents sur un des 40 yachts environ restant à construire en modèle réduit prière de me contacter via l’association EVIAN MODELISME – contact@evian-modelisme.fr